Amélioration énergétique en copropriété dans le cadre des réunions du PUCA

 In Actualités des particuliers, Actualités des professionnels, Bailleurs et copros

copro-pucaEn 2011, le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) et L’ANAH (Agence Nationale de l’habitat) ont lancé un programme de recherche-action autour de la question de l’amélioration énergétique en copropriétés. Selon les termes du cahier des charges, « la recherche-action » a consisté à créer de la connaissance et à accompagner des démarches d’amélioration à composante énergétique de copropriétés engagées en vraie grandeur afin d’identifier ou d’aider à mettre au point les méthodes, les outils et les solutions reproductibles auprès du plus grand nombre de copropriétés. L’objectif est de permettre de faciliter l’engagement d’une copropriété dans des programmes pertinents de rénovation avec un volet énergétique.

Mana (bureau d’études et de conseil sociologiques), l’ALEC du Pays de Rennes et l’ARMEC (Association Rennaise pour la Maîtrise de l’Energie dans les Copropriétés) se sont associés pour proposer un projet de recherche-action centrée sur 3 copropriétés rennaises construites avant 1975 (1968-1975). L’équipe a associé des compétences et des profils multiples (experts copropriétés, thermiciens, conseils syndicaux, animateurs de réseau, sociologues…) qui disposent d’une parfaite connaissance des enjeux locaux.

Le rapport final de ce programme est téléchargeable en bas de cette page.

 

Résultats et évolutions prévus de l’outil

Cette étude a conduit à rechercher les causes de l’acceptation ou du refus d’un projet d’amélioration énergétique en copropriété, non pas en interrogeant les agents, les comportements, les facteurs psychologiques, mais en questionnant la dynamique de l’action collective. C’est dans ce processus même que se situent les facteurs de réussite ou d’échec d’un projet. C’est ainsi largement en amont du projet que se fabriquent les conditions de son acceptation.

La copropriété n’est pas simplement une réalité juridique et technique. C’est aussi une réalité socio-technique. La dimension « sociale » ou socio-politique et la dimension technique sont étroitement imbriquées. La technique (un système de chauffage, un réseau d’eau chaude sanitaire, un ascenseur…) fait tenir ensemble des collectifs d’individus. Elle crée des formes de solidarité particulières.Le technique et le socio-politique sont ainsi indissociables car ils s’entrelacent comme les brins d’une molécule d’ADN. Le socio-politique n’est donc pas une réalité extérieure à la technique, il est présent dans chacun des choix techniques. Les travaux de réhabilitation ou de rénovation sont par nature conflictuels car ils défont les compromis et les assemblages socio-techniques passés pour imaginer de nouvelles compositions.

Sans vouloir trouver des recettes, il semble pourtant qu’il existe un certain nombre de règles à respecter pour donner une chance à un projet d’amélioration énergétique en copropriétés.

En premier lieu il convient de créer les conditions d’un climat de confiance. La copropriété se nourrit d’un idéal de démocratie participative. Les copropriétaires ne doivent pas avoir le sentiment d’être dépossédés de leurs prérogatives. Ils doivent au contraire pourvoir exercer pleinement leur souveraineté (soulignons toutefois que l’exercice de cette souveraineté, compte tenu du formalisme du processus de décision, est très relatif). Le volontarisme d’un leader énergétique trop dynamique peut venir heurter la sensibilité des copropriétaires.

L’annonce d’un projet est suivie d’une période de vive émotion durant laquelle les rumeurs les plus folles peuvent circuler. Le leader énergétique (généralement propriétaire occupant) est en première ligne. Pour faire face à ce trop plein d’émotion, il convient de mettre en place des espaces de discussion et une méthodologie de conduite de projet. La finalité de ces espaces n’est pas de convaincre les copropriétaires de la pertinence d’un projet en argumentant, chiffres à l’appui, sur son bien-fondé, mais de leur permettre de s’approprier le projet, c’est-à-dire de se projeter vers un futur commun différent.

Le leader énergétique est ainsi un animateur dont le rôle est de permettre la mise en place de ce processus. Mais le succès d’une telle démarche repose aussi sur la capacité du leader énergétique à structurer le conseil syndical. Nous l’avons vu, le modèle politique du conseil syndical peut nuire à la conduite d’un projet. Un conseil syndical qui ne serait qu’une confédération de cage d’escalier se heurtera aux intérêts partisans de chacun de ses représentants.

Il est important de rappeler le rôle central des acteurs locaux. Ces acteurs investis sur la question constituent des ressources pour les leaders énergétiques qui progressivement structurent leur démarche. Ces acteurs permettent par ailleurs aux leaders énergétiques de sortir du tête-à-tête avec les copropriétaires pour prendre la distance nécessaire à l’élaboration d’un projet.

Les supports d’information et les supports cognitifs que nous avions jugés nécessaires pour convaincre les copropriétaires et emporter la décision ne nous semblent pas être l’outil indispensable que nous avions imaginé. La décision ne relève pas d’abord d’un choix rationnel (au sens de la théorie utilitariste) mais d’une capacité à faire tenir ensemble des propriétaires aux intérêts, aux aspirations, aux trajectoires différents. Le leader énergétique par la confiance qu’il inspire et par la légitimité qu’il a pu acquérir en interne et en externe constitue ce pivot autour duquel s’agrègent des intérêts, aspirations, trajectoires différents.

 

Télécharger le rapport final de l’étude.
Télécharger le cahier technique du PUCA : « Les leviers pour déclencher les travaux »

Recent Posts
Contact Us

We're not around right now. But you can send us an email and we'll get back to you, asap.

Start typing and press Enter to search